Je vais donc vous faire part de cette fameuse étape du tour , de mon étape , celle que j'ai vécu de l'intérieur...Certes elle n'a rien de glorieux tant par le temps que j'ai mis pour boucler les 200kms du parcours ni par ma place anecdotique de 724ème mais je tenais à vous faire part de ces 8h42mn et 26 secondes passées sur ce tracé dantesque de l'étape Foix Loudenvielle. Il s'agissait pour moi d'un retour aux sources , car mon premier dossard de cyclosportif je l'ai accroché en Août 2001 à Luchon au pied de Peyresourde pour la Lapebie , depuis 6 saisons ont passé , 6 saisons de joies, de souffrances , d'entrainement , de rencontres, 6 saisons qui m'ont rendu accroc pour toujours à la pratique du vélo et c'est cet état d'esprit de passion et de joie d'être là qui m'ont animé pendant toute l'étape. Il faut bien le dire , je l'ai assez ressassé , cette année je n'étais pas vraiment préparé pour ce "chantier" que représentait le parcours et ses 4500 metres de D+, trop de boulot , trop de tracas , pas le temps d'enchainer les cols comme je l'aurai voulu je savais que contrairement à 2006 où j'étais en trés bonne forme , l'édition 2007 serait penible et éprouvante !
Au delà de la souffrance physique que j'ai pu ressentir notamment dans le passage du col de Menté où j'ai pris un gros 
"tampon" ! , j'ai été porté pendant cette étape par la mémoire de mon grand père pour qui chaque année regarder les photos et m'ecouter lui raconter mon étape à lui passionné de sport et de cyclisme était un bon moment. Cette année je savais qu'il ne verrait pas mes photos et n'ecouterait pas mon récit , et lorsque vers 14h15 j'ai basculé en haut du balès avec la certitude que j'irai au bout j'ai eu un moment d'emotion intense et assez inexplicable qui m'ont fait pleurer les quelques premières secondes de la descente , larmes de peine, de joie , de delivrance , je savais comme dirait Gaby que "je gravirai Peyresourde même avec les oreilles s'il le fallait "....et que je verrai l'arrivée !! Et croyez moi je n''en étais pas convaincu en prenant le départ à 7h00 de Foix !
7h00 en effet le long serpent multicolore a quitté Foix par une petite route longeant la voie rapide qui mène à Tarascon sur Ariege car un éboulement s'était produit et interdisait d'emprunter la voie principale , cette petite route revélait 2 surprises avec 2 talus sevères à escalader qui nous mirent d'emblée dans le bain . Pour moi un leitmotiv gérer et en garder , dès les contreforts du col de Port comme je m'y attendais je commence à être remonté par de nombreux paticipants , pour ma part je gère 155 maxi au cardio il faut qu'au sommet je sois comme neuf , c'était mon but !! Gaby m'a dejà rejoint sur la voie rapide et s'est rapidement echappé , Franck m'a doublé avec une aisance insolente dès les premières pentes , les copains de sud vélo avec qui nous participons à cette étape sous l'égide de l'ADEME ( voir notre superbe maillot collector sur les photos !! ) commencent un par un à me passer , mais je reste dans ma bulle , serein , je sais que si je veux voir loudenvielle autrement que dans un bus balais il faut en garder , en 1h20 contre 1h35 sur mon plan de marche j'atteins le sommet sans m'être fait mal , je me laisse glisser dans la première descente du jour , là c'est le défilé des barjots et autres kamikazes habituels , un d'eux finit même dans un rail en bois et passe par dessus bord , comme chaque année des mecs jouent avec leur vie et celles des autres le temps d'une descente de col et cet aspect là de l'étape du tour me dérange profondément et m'incitera peut être à ne pas m'aligner au départ une 7eme fois consécutivement l'an prochain !
Arrivé à Massat j'apercois un gros groupe environ 400 metres devant moi , je suis quasiment isolé à ce moment là , je vais alors trouver un allié de circonstance en la présence d'un anglais avec qui on va rouler "gaillard" 3 ou 4 kms pour rentrer sur le groupe , il me sourit satisfait et je lui glisse un "good job" amical ! c'est aussi ça l'étape du tour des rencontres plus ou moins sympathiques le temps du parcours . Le groupe en ramasse un autre et en intègre également un depuis l'arrière ou figure Passerieu qui semble au mieux de sa forme , on atteint ST GIRONS en un peu plus de 2h00 , tout va pour le mieux , la température n'est pas trop élevée je m'alimente sans soucis , on atteint ainsi à bon rythme les contreforts du col du portet d'aspet àprés 3h00 de course on a 31 de moyenne ce à quoi je ne m'attendais pas !
A Augirein je décide de faire ma première pause (eau + pause pipi ) et je laisse filer le groupe afin d'attaquer le Portet 
d'Aspet à ma main , un panneau "arrivée à 100kms" semble nous narguer à la sortie du village du portet d'aspet, je fais alors remarquer à des spectateurs que l'organisation aurait pu économiser les frais de confection et d'installation de ce panneau , ce qui a le don de les faire beaucoup rire. Moi je ne ris plus trop la pente se durcit au fur et à mesure , heureusement le col n'est pas long mais je sens que ca devient dur pour moi, tout au long de cette ascension je vais également être pris d'une certaine émotion en m'imagineant que ce paysage qui défile lentement sous mes coups de pédales est le dernier qu'a vu Fabio CASARTELLI dans les dernières minutes de sa trop courte de vie de champion qui s'est achevé ici en Juillet 1994. Je ne le connaissais pas , bien evidemment , je n'etais pas non plus son plus grand fan mais j'ai pensé à lui tout au long de la montée et des premiers lacets de la descente jusqu'à l'endroit du drame !
Le drame il a bien failli se produire également pour un concurrent qui git inanimé contre ces satanés plots de ciment lorsque je passe , les premiers secours sont dejà auprés de lui mais cette vision me glace et me fait prendre consience un peu plus des dangers d'une descente de col ! je semble être le seul car je suis depassé quelques metres seulement aprés ce passage par un missile humain , un américain en tenue discovery qui fait crisser ses freins en jurant un "fuck quelque chose" en sortant dans les graviers trop large mais en se récupérant in extremis , bien evidemment si un coureur se trouvait à ce moment là dans sa trajectoire il le broyait !!
Quelques lacets plus bàs deuxieme coup de chaud je vois un maillot "sud velo étape 2007" qui semble remonter du ravin , je freine et m'arrete affolé , il s'agit de Camille qui en fait c'était simplement judicieusement mis à l'abri pour réparer une crevaison !! Peut être que ces émotions conjuguées sont l'origine de mon soudain coup de moins bien dès les premières rampes du Menté je vais en effet me retrouver litteralement scotché à la route !autant en reco j'etais passé comme une "fleur" dans ce col autant là c'est la berezina , je me fais doubler par tout le monde , j'ai chaud , envie de vomir , mal à la tête ...bref j'arrive friconfit en prés d'une heure au sommet alors que j'avais mis 47 minutes en reco depuis le carrefour du portet d'aspet ! Au sommet je suis hagard , aucune lucidité je cherche des oranges au ravito , elles sont là tout prés de moi mais je ne suis pas là ou il faut je manoeuvre , j'essaie de me dégager de la masse mais je n'arrive pas à m'approcher du cageot qui les contient !! finalement j'y parviens en gobe une demi douzaine de morceaux et lorsque je m'apprete à repartir j'entends un bruit suspect et je sens un frottement , mes patins avant touchent la roue et pas qu'un peu !! alors est ce que celà a demarré dans la montée et est ce en partie la raison de mon coup de buis ? ou est ce dans la cohue du ravito que j'ai deplacé l'etrier je n'en sais sincerement rien , le résultat est tout de même que je peux pas continuer comme ça !
Je traverse donc la chaussée pour me rendre au stand technique SHIMANO afin de faire réparer mon étrier campa record, cocasse non ? en tous les cas les gars sont super sympas ils s'affairent avec des clés essaient de le caler comme il faut , je leur explique que c'est moi qui est demandé une garde aussi courte afin d'avoir un freinage net et précis qui compense les errances de mon R3 en descente. Une fois reparé je repars plus de 10 minutes aprés avoir atteint le sommet , j'ai vu dans le brouillard (le mien pas celui ambiant car il faisait trés beau !! ) passé Hilario , peut être que Bernard m'a passé lui aussi à ce moment là en tous les cas il est devant et même bien devant !!
Dans ma tête je ne vois pas comme dans un tel état je vais pouvoir voir l'arrivée , c'est là que je vais penser trés fort à mon grand père, à Guy MORA aussi qui lutte sur son lit d'hopital suite à une mauvaise chute en vélo il y a quelques semaines , je sais que mes souffrances sont dérisoires , je me fais violence et je me remets psychologiquement dans la course. J'avais prévu un arret au bar à SIDARAN à 5kms du pied du port de Bales pour acheter un coca c'est ce que je fais rapidement , je mixe le precieux breuvage avec de l'eau plate et une fois de plus cet elixir miracle me permettra de finir sans trop d'ennuis gastriques ! j'ai dejà eu ma dose en haut du menté où j'ai eu mon sempiternel épisode vomissement dont je fais presque abstraction desormais. Je conjugue donc cette boisson miracle avec des gels salés ( une nouveauté FENIOUX que j'ai vraiment appréciée ! ) . J'integre aprés cet arret un groupe où je rencontre Georges avec qui je converse un peu , nous voici dejà à Mauleon BAROUSSE là au pied de l'épouvantail de cette étape 2007. Je ne m'affole pas je sais que les premiers kms sont faciles , je compte les gérer , je me retrouve alors aux cotés de Paul BELMONDO avec qui je converse un peu trés amicalement. Je lui fais part de mon admiration sur le fait que lui un "people" soit là au milieu des anonymes à se faire "mal à la gueule" je trouve que ça prouve que c'est quelqu'un de simple , d'humain et qui aime vraiment le cyclisme !
Une fois ces civilités terminées , on attaque les premieres pentes sevères , je suis alors rejoint à nouveau par Passerieu que j'avais laissé à ST GIRONS au ravito , il a le coup de pédale aérien , me glisse gentilment un "ca va pedro ?" il voit à ma bougie qu'il n'a pas besoin d'attendre ma réponse ...il me propose alors de m'accompagner un peu mais je lui rend immediatement sa liberté vu la galère qui m'attend autant que j'y sois tout seul !! il s'envole alors !! Au pied du Bales il y avait un tapis de comptage et le gars qui s'en occupait m'a indiqué que j'étais 900ème pile , je me dis alors que ma position en haut va être bien au delà de la 1000ème place et puis bizarrement des les premières pentes vraiments raides à 10% et plus là ou le goudron se liquefie sous la chaleur , sur mon 34X27 tranquillement je me mets à tourner les jambes , Passerieu s'est envolé mais je mets moi aussi à remonter bon nombre de concurrents les uns aprés les autres souvent plantés sur des braquets inadaptés. Je roule sans exploit entre 11 et 13 km/h mais j'avance bien dans le col , j'atteins le replat de la cabanne de saubette sans peine et aprés m'etre refroidi les "arpions" qui commencaient à chauffer sevère j'entame la partie la plus dure du col. Ma frequence de pedalage accelere je suis dans une période euphorique je depose litteralement bon nombre de participants mais je sais par experience que souvent ce passage d'euphorie précède un phénomenal coup de buis !! un peu comme quand le poulpe "jette le noir" avant d'etre capturé ...je m'applique alors à m'hydrater , m'alimenter , m'arroser le visage et les jambes et j'atteins le sommet à 14h10 avec 25 minutes d'avance sur mon programme previsionnel qui m'amenerait à boucler le parcours en 9h20 , je me dis alors que les 9h00 sont accessibles.
S'en suit l'episode emotion dont je vous ai parlé , puis la descente du Bales magnifique , je la fais en groupe sans prendre de risques mais à bonne allure on arrive ainsi facilement dans les rampes raides de Peyresourde au niveau de st aventin, la chaleur est soudain etouffante ! Heureusement des habitants ont eu la bonne idée de préparer des tuyaux pour nous asperger , c'est un bonheur je gravis peyresourde sans exploit mais sans coup de mou , regulierement mais surement j'atteins le sommet en 8h25 je sais que c'est gagné , il ne manque plus qu'à bien négocier la descente , un dernier et ultime "coup de cul" avant la flamme rouge et voici la ligne ....8h42 et des brouettes la plupart des copains sont dejà là mais c'est pas grave, j'ai vu l'arrivée , je l'ai fait pas 
seulement pour moi , j'ai regouté aux fondements de ma passion pour le cyclisme , faire du vélo c'est pas seulement rouler comme un timbre la tête dans le guidon à 38 de moyenne sur des parcours de 90 bornes avec 3 petits cols de rien du tout , c'est aussi savoir accepter d'etre malmené par un parcours surdimensionné à son potentiel, savoir avancer sans exploit methodiquement à son niveau , se fondre dans la masse des pratiquants passionnés , tous unis dans une même galère ! J'ai ressenti lors de cette étape du tour les mêmes sentiments que lors de ma toute première LAPEBIE en 2001 où inconscient pour ma première cyclo je m'étais offert l'enchainement Peyresourde , col des ares , menté , portillon !
Le vélo c'est aussi ça du bonheur condensé, caché dans tous les coups de moins biens pris au gré de paysages de reves , dans des décors enchanteurs , le vélo c'est avant tout la convivialité fabuleuse d'un trés agréable week end , bien au delà de l'épreuve en soit je retiendrai le formidable accueil de Martine et gaby dans un superbe hameau de l'ariege entre "vaches et cochons" dans la campagne à l'état brut , un we de rigolade , de chambrage , de detente , la soirée d'avant course partagée avec Martine , Gaby , Franck, Corinne et Bernard fut mémorable et restera autant dans mon esprit que la course en elle même. L'aprés midi d'avant course fut trés actif devant le tour comme vous pouvez le constater sur la photo !! La rencontre fortuite faite avec Martine et Gaby , car ils se sont assis à coté de nous au restaurant à Foix le Lundi soir avec Patricia et André ainsi qu'un ami à eux , eux aussi des passionnés de la petite reine comme nous , simples , naturels , généreux des gens en compagnie de qui je me sens bien . Etait ce ma dernière étape du tour ? Ou la dernière avant une pause ? Ou juste une annonce trop rapide faite sur le vif aprés l'arrivée ...l'avenir nous le dira ....j'ai appris à ne jamais dire jamais ......
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"IDOL" et il parait que je m'ennuierai pas du tout avec lui contrairement à la chanson . Je lui ai laissé ses attributs virils ( la paire de BORA) pour le week end découverte , je lui redonnerai apparence moins "velue" la semaine prochaine, mais bon au vu des réactions qu'il a suscité je suis assez content du résultat . 
Seule mauvaise nouvelle avec l'arrivée de Sébastien , fini l'espoir de faire une pancarte ....lol les deux Didiers ROUX et CARRE, habitués de ces victoires, vont le déplorer surtout que l'un est sans monture depuis la disparition se son SWITCH ....et l'autre malgré sa puissance entretenue dans la tramontane catalane aura bien du mal malgré son PRINCE à rivaliser avec les énormes jambons de Sébastien !! :) 
qui croise sur le chemin du retour , Jean François ROUSSET qui lui arrête sa carrière le même jour que VINO !! 
Il se murmure cependant qu'à cette occasion Stéphane lui a fait part du coté non irrévocable d'une décision d'arrêt de carrière ...alors qui sait .. si le moral et le matériel suivent , peut être que sa mauvaise humeur et sa mauvaise foi légendaire reviendront bientôt animer les pelotons régionaux.
Concernant les dernières nouvelles toujours on annonce une grande saison de Franck TAYSSE et de Gaby BONDOUX. Pour le premier la manne financière rapportée par son partenariat avec EDF devrait lui permettre de ne plus travailler et ainsi de ne se consacrer qu'au vélo. En effet EDF Languedoc ROUSSILON a signé un partenariat de deux ans avec Franck permettant grâce à un procédé relayant son home trainer et son COMPEX à une centrale électrique de fournir en électricité la ville du CRES pendant prés de trois mois à temps plein.
Je ne saurai finir ce tour d'horizon du microcosme cycliste du casque à boulons team sans vous parler d'Hilario CUESTA qui s'est découvert une passion pour les bains de boue dominicaux. En effet il participe depuis plusieurs week end aux cyclo cross régionaux ce qui permet à sa femme Nelly de tester la résistance de sa machine à laver et l'efficacité de ses lessives !! 
